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Le choeur Lalique de Notre-Dame-de-Fidélité revêt un nouvel éclat pour Noël

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Dec 23, 2003

DOUVRES-LA-DELIVRANDE, 23 déc (AFP) - Oeuvre unique et précieuse, le choeur de la chapelle Notre-Dame-de-Fidélité à Douvres-la-Délivrande (Calvados), créé en 1933 par le maître-verrier parisien René Lalique, va battre à nouveau lors de la messe de Noël après 40 ans d'abandon puis de travaux.

"C'est la première fois que nous avons tout l'ensemble Lalique pour la messe de Noël", commente Mère de Reviers de la communauté de la Vierge Fidèle, la congrégation de Notre-Dame-de-Fidélité, devant ce choeur qui a retrouvé en 2003 toute sa grâce et sa douceur après 18 ans de travaux.

Construit entre 1931 et 1933, ce choeur a été réalisé en verre de demi-cristal blanc à finition satiné et les dalles forment un décor de feuilles, tiges et fleurs de lys.

Le choeur, présenté par Lalique en 1930 au salon d'automne de Paris, était composé de trois verrières (180 pavés par verrière), d'une table de communion (114 dalles), d'un retable (54 dalles), de deux colonnes lumineuses (28 pavés par colonne), d'un tabernacle, d'une parure d'autel, d'une lampe de sanctuaire et surtout d'un Christ rayonnant en croix, la pièce maîtresse de l'oeuvre.

Cette oeuvre religieuse réalisée par un laïc aura cependant nécessité un aménagement à sa livraison en 1931: la porte du tabernacle, à l'origine composée de deux pigeons se faisant face, a été considérée comme païenne et trop romantique pour les yeux chastes des enfants de l'orphelinat par la supérieure de l'époque. Le motif en sera finalement en 1933 une magnifique colombe éthérée, vue en contre-plongée.

La pérennité de l'oeuvre sera au fil des ans mise en danger car malgré le talent de l'artiste, ses dalles et pavés de verre mal refroidis se sont détériorés tandis que les armatures en métal chromé ont rouillé.

dalles Lalique authentiques

Ainsi au bout de vingt ans les soeurs de la communauté ont dû déposer petit à petit toute l'oeuvre dans la cave de la chapelle. Ce n'est qu'en 1985 que la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Basse-Normandie redécouvre ce trésor et entame le début des travaux de rénovation.

En 1988, sous l'impulsion de affaires culturelles, le choeur est classé monument historique et inscrit à l'inventaire. "Nous étions à peine conscientes du trésor que nous avions", se souvient Mère de Reviers.

Des artisans s'attèlent à la tâche et parmi eux les maîtres-verriers Michel et Stéphane Petit qui auront la lourde tâche de chauffer une à une les dalles à 600 °C pour leur redonner leur intégrité.

Tout est reconstitué avec des dalles Lalique authentiques et des armatures cette fois en acier inoxydable, mais la table de communion reste incomplète et il n'en est reconstitué que les amorces. "Nous n'avions plus assez de dalles en bon état et aujourd'hui une table de communion entière ne se justifie plus", explique Mère de Reviers.

Deux verrières d'accompagnement ont été crées par les maîtres verriers Petit et la communauté a déjà déposé un dossier pour quatre nouvelles verrières identiques et un éclairage adapté pour la mise en valeur de l'oeuvre Lalique.

A l'occasion de la restauration de l'oeuvre, un livre d'Ann Ternisien, "Un choeur de verre, signé René Lalique", est paru le 27 septembre 2003 (18 euros, disponible auprès de la communauté) et une série de conférences, les "Samedi Lalique", est organisée mensuellement. Renseignements : tél, 02.31.37.30.17.par Christian GAUVRY

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